Jean-Claude Bélégou cinéma numérique : PORTRAIT D'APOLLINE 2024
PORTRAIT D’APOLLINE
Long métrage durée 1 heure 26 version intégrale.
Entièrement autoproduit.
Portrait cinématographique alternant des scènes de la vie quotidienne scénarisées et des séquences oniriques avec de larges marges d'improvisation. La tonalité en est nocturne et hivernale.
C’est un tête-à-tête avec la comédienne, Chloé Lindau, condition sine qua non d'une authenticité d'un côté comme de l'autre, je filme et monte donc moi-même. Ma présence est quelquefois manifeste en surgissements voix off dans un dialogue avec la comédienne et les lettres lues sont reprises de ma correspondance lors de mon séjour dé création dans le Grand Nord en 1992.
« L’amant d’Apolline, ainsi l’a-t-il surnommée, est parti se perdre au nord du nord. Comme l’aiguille de la boussole c’est toujours par le nord qu’il a été attiré.
Il part des mois de l’hiver à l’hiver, traverser l’épreuve de la solitude, du froid, du dénuement.
Comment trouve-t-il la force de la quitter? Ils sont si complices, tellement inséparables.
Avant que de partir ils ont fêté, chez lui, ensemble le trentième anniversaire d’Apolline.
C’est le lendemain qu’il la quitte et qu’elle se retrouve seule dans cette grande bâtisse qu’il lui a confiée. Elle s’acquitte du quotidien
Endormie ou éveillée, elle rêve beaucoup également,
Pour se réconforter elle se remémore et revoit souvent les moments qu’ils ont passés ensemble. Elle ne cesse ainsi de se souvenir.
La nuit, au volant de sa voiture, elle aime rouler au hasard, longtemps, tard, elle erre et marche. Elle s’endort parfois.
C’est l’eau qui l’attire, ça a toujours été l’eau, parce qu’elle est comme un miroir, et un lieu de noyade aussi. Elle y noie ses angoisses.
Dans le Nord du Nord il risque de se perdre, à ce voyage il est mal préparé. Il n’a jamais fait l’épreuve de la neige, ni du bivouac, ni des torrents, des névés, des cairns... Il y a quelque chose de la mort en son attirance.
Tous deux ont cette attirance pour l’eau.
Est-ce que de ce voyage il reviendra?
Peut-être il se perdra.
Il lui écrit, de longues lettres, postales, chaque jour, parfois lentes à parvenir
Elle attend ces lettres, les lit et relit, longuement, souvent, à haute voix quelquefois
ils se sont toujours beaucoup écrit. Elle ne lui écrit pas, elle ne sait où l’atteindre, elle ne sait jamais où il va quand il va. Ou elle lui écrit mais garde ses lettres par devers elle, elle les lui donnera à son retour. Si de ce voyage il revient jamais. »
Text en partie en dialogue avec le cinéaste, en partie en voix in, en partie en voix off.
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